La VUB s'attaque à la montagne de déchets de verre

Les normes flamandes de plus en plus sévères en matière d’isolation oblige les gens à remplacer leur double vitrage, qu’ils ont généralement installé sur leurs fenêtres il y a à peine quelques décennies, par un nouveau triple vitrage thermique. Le verre qu’on a retiré finit alors dans le conteneur à déchets. Il n’est presque jamais recyclé, sauf dans des applications de faible qualité, sous forme de substance de remplissage dans le béton pour la construction de routes ou dans la laine de verre ou le verre de consommation. Une fois qu’il est entré dans ce circuit, il n’est plus utilisable pour des applications de grande valeur. L’étude de la VUB cherche de nouvelles pistes pour donner une nouvelle vie au verre plat déprécié.
Recyclage du verre plat
"La quantité de verre plat jetée est énorme", explique Esther Geboes, chercheuse à la Vrije Universiteit Brussel. "Le potentiel de recyclage est donc considérable. Malheureusement, ce n'est pas si simple: d'abord, le verre n'est souvent pas trié du reste des déchets de construction, ou alors différents types de verre se retrouvent dans le même conteneur. Si le verre est collecté séparément et par type, les différents matériaux qui le composent doivent encore être enlevés séparément".

Il s'agit des intercalaires en métal ou en plastique qui, dans le cas du double vitrage, doivent maintenir les vitres à la bonne distance les unes des autres, des revêtements, des joints et des colles. "Tous ces éléments doivent être séparés les uns des autres avant de pouvoir être recyclés", explique Geboes. Comme il est très difficile et laborieux de séparer les matériaux, la VUB explore de plus en plus de pistes pour le recyclage.
"Cela peut se faire de différentes manières. On peut séparer les feuilles de verre et essayer d'en refaire du verre thermique. Cela pose parfois des problèmes, car le verre thermique est bien collé, de sorte que lorsque vous le séparez, vous risquez de le briser involontairement. Le verre à haut rendement actuel est également doté d'un revêtement qui fait souvent défaut sur le verre plus ancien, ce qui le rend moins isolant. L'application d'un tel revêtement sur du verre ancien représente un véritable défi technique. C'est pourquoi nous essayons aujourd'hui de combiner une couche de verre nouvellement revêtu avec du verre ancien, de sorte qu'une partie de l'ancien matériau puisse encore être récupérée tout en maintenant les performances thermiques".

La réutilisation des matériaux de construction reste un défi
Il existe bien sûr d'autres utilisations pour les anciens vitrages, qu'ils soient doubles ou simples. "Les architectes peuvent concevoir des murs intérieurs ou des vérandas et utiliser du verre de démolition à cette fin. Dans ce cas, ils doivent tenir compte de la disponibilité et des dimensions existantes lors de la conception. Mais les grandes plateformes de matériaux de construction réutilisés - comme Opalis à Bruxelles - proposent peu de verre de récupération."
"Dans le secteur de la construction, la réutilisation de tous les matériaux de construction reste un défi majeur", conclut Geboes. "En collaboration avec les secteurs de la construction et du verre, je cherche des solutions évolutives pour recycler ou réutiliser le verre thermique d'une manière qualitative. Dans un premier temps, je répertorie les meilleures pratiques dans des fiches de projet. Ces fiches peuvent aider les architectes à appliquer des alternatives circulaires viables dans leur projet. De cette manière, mes recherches contribuent à faciliter la réutilisation du verre dans la pratique."