On prévoit une faible demande d'acier pour 2022-2023
La récession frappe l'industrie
L'inflation persistante frappe durement l'économie européenne en raison de l'invasion russe et de la crise énergétique qui s'ensuit. Le marché de l'acier subit également les effets des changements géopolitiques. Pour le second semestre de 2022 et 2023, on prévoit une nouvelle diminution de la demande d'acier. Une autre baisse de 3,5% est prévue pour 2022 et on prévoit une baisse de 1,9% pour 2023. En revanche, les chiffres des importations sont historiquement élevés.

Axel Eggert, directeur général de l'European Steel Association (EUROFER), ne voit pas non plus d'amélioration pour l'avenir: "Tous les facteurs baissiers se sont maintenus et même parfois aggravés. Il est certain que les coûts de production sont devenus insoutenables en raison de la croissance exponentielle des prix de l'énergie, ce qui a entraîné une diminution de la production. Une autre préoccupation concerne les importations élevées, qui, selon Eggert, ont le potentiel de concurrencer l'industrie sidérurgique en Europe si des mesures d'urgence ne sont pas mises en place.
Après la reprise en 2021 (+16,3%), cette tendance s'est terminée au deuxième trimestre 2022 avec une contraction de 4,8%. Les chiffres négatifs devraient persister, renforçant encore la prévision d'une récession de la consommation d'acier (contraction de 3,5%).
Aperçu de l'industrie sidérurgique de l'Ue
La faiblesse de la demande a également affecté les livraisons nationales. Celles-ci ont fortement chuté au deuxième trimestre (-7,1%), confirmant la tendance négative du début de 2022 et inversant la croissance de 2021 (11,9%). Dans le sens inverse, les importations de l'UE ont augmenté. Certes, il s'agit d'un faible 1,6%, contre 28,5% au premier trimestre.
Secteurs sidérurgiques de l'UE
La production des secteurs utilisant l'acier s'est avérée plus résistante que prévu initialement. En effet, elle a connu une croissance de 5,7% au deuxième trimestre, ce qui est probablement encore dû à la reprise post-covid de 2021. Les secteurs de la construction, des machines et des transports - principalement l'automobile - connaissent une évolution positive qui pourrait assurer une croissance supplémentaire pour 2022.
Cependant, l'invasion de l'Ukraine incite à la prudence. La hausse des prix de l'énergie devrait frapper fort à la fin de 2022 et au premier trimestre de 2023. Là encore, les perspectives pour 2023 ont été revues à la baisse et prévoient désormais une contraction plutôt qu'une croissance (-0,9% au lieu de +2,2%). Une deuxième récession pour la Steel Weighted Industrial Production (SWIP) en moins d'une décennie est donc possible.
Consultez le rapport complet sur ce lien.
