Eurofer craint une crise pour le secteur européen de l'acier
Les mauvaises conditions du marché menacent le secteur

En raison des importations croissantes, de la croissance économique stagnante et des coûts élevés des matières premières, le marché européen de l’acier est au bord de la crise.
“L’adoption des taxes à l’importation américaines a mis fin à la stabilité depuis mi-2018”, confie Axel Eggert, directeur général d’Eurofer. Les marchés de l’acier dans l’Ue et dans le monde se sont ralentis. La demande d’acier a augmenté de 3,3% en 2018. Selon le prévisions d’Eurofer, la demande baissera de 0,4% en 2019: "Cette demande stagnante coïncide avec une augmentation sans cesse plus rapide des importations. Celles-ci ont progressé de 12% sur base annuelle en 2018 – tandis que 2017 fut une année record – et en 2019 les volumes devraient encore pouvoir augmenter", affirme Eggert.
"Cette croissance des importations souligne l’absurdité d’une clause de sauvegarde avec un ‘assouplissement’ périodique programmé de 5% en février et en juillet 2019, et à nouveau en juillet 2020. On s’attend aussi à ce que la demande soit lisse. Ceci est trop généreux pour les exportateurs d’acier vers l’UE.”
"Pour éviter d’anéantir l’industrie européenne de l’acier, nous avons besoin de décideurs politiques qui s’opposent à la forte hausse des importations. Les importations ont englouti quasi toute la croissance de la demande d’acier dans l’UE durant la majorité de la décennie."
Eurofer a demandé aux décideurs politiques de l’UE de rendre les mesures de sauvegarde plus robustes et plus efficaces. L’association demande aussi de poursuivre la réforme de l’OMC et d’oeuvrer à la collaboration internationale pour supprimer les causes de la surcapacité mondiale subsidiée.
"Malgré les bonnes intentions, les mesures de sauvegarde actuelles pour l’industrie de l’acier n’ont pas évité une forte augmentation des importations. Les marges des producteurs de l’UE sont au plus bas, ce qui fragilise leur capacité à investir dans les compétences, la technologie et le développement exempt de carbone. La sonnette d’alarme résonne et il est temps d’agir pour éviter que cette inondation ne submerge le secteur", a conclu Eggert.